Craw Land ~ [Quête Fini]

Sur le pont du Black Pearl, le Capitaine du navire, équipé d’une longue vue, observait tranquillement les alentours. Au loin, l'horizon, paisible, se voyait troublé par l'imposante silhouette qu'était Crow Land , qui n’était encore qu’une vague ombre se confondant avec le ciel azurin. Mais, bientôt, on vit le bloc rocailleux se dessiner de plus en plus ; On pu alors distinguer ses voluptés raboteuses, faites de pierres tranchantes ayant subit la corrosion du temps, sa chevelure verdoyante, faite de végétaux recouverts de moult fleurs chamarrées, dont les épaisses racines glissaient le long des parois de l’île pour aller se glisser jusqu’au plus profond du royaume abyssal de Poséidon et de ses naïades, et sa crique, dans laquelle l’océan, calme, dormait. Il semblait d’huile. Les virulents flots cobalt, téméraires, décidaient alors d’aller se fracasser contre le Rocher, avant de repartir vers le grand large, laissant en paix l’eau douce. Le liquide d'un bleu lumineux, parsemé d'étoiles multicolores qui jouaient dans les rayons d’Hélios en exhalant leurs senteurs de fin de printemps, se reposait, tandis que paisiblement, quelques feuilles flottaient, tombées de ces grands arbres qui la surplombaient de toute leur olympienne présence.

La caravelle ne tarda pas à arriver face au petit port aménagé pour faciliter l’accès aux voyageurs. Une fois descendue du bateau, Shin, tout en progressant en direction de l’escalier de pierre irrégulier, observa alors ce qui l’entourait. Lorsque l’on se risquait à rentrer au cœur de la végétation, on y croisait toutes sortes de plantes, d’arbres tordus, biscornu, offrant des cavités, ou encore d’une hauteur incroyable. Le sol était verdoyant de verdure et de fleurs et les nuances lichen, absinthe, mélèze se mêlaient à des diverses variétés de végétaux et de floraux dont la diversité polychrome était remarquablement mise en valeur par les rayons du soleil, qui réussissaient à filtrer cette épaisse toison. L’air, étouffant, ne se voyait bousculer que par rares harmattans brûlants, qui ne faisaient qu’alourdir un peu plus le climat. S’engageant dans ce qui semblait être une randonnée ardue, accompagné de ses deux flingues, Shin suivit le chemin que lui indiquait la carte. Après ce qui lui sembla être plusieurs heures d’une marche harassante, le jeune homme arriva enfin à destination.

Il s’agissait d’un coquet petit village, qui semblait bien animé. Contrairement au bas de l’île, dont l’atmosphère était étouffante, c’était de frais et léger zéphyr qui venaient s’engouffrer dans la chevelure du Seigneur Noir. Ce dernier, mourant de soif, décida de s’arrêter quelque part pour se désaltérer. Les boutiques étaient nombreuses, la foule se pressait devant l’étalage de l’épicier ; ce dernier proposait moult marchandises, aux luxuriantes richesses gustatives. Des saveurs en tout genre se mêlaient, épices, mets, fruits, sucreries, et parfois, plus rare, étoffes aux milles couleurs. Les papilles réveillées par toutes ces surabondances, il fallut que le pirate n’achètes bien plus qu’il n’avait besoin. Mais, comme disait l’adage, à chaque petit malheur grand bien s’invitait. Et c’était exactement le cas, puisque, sur le point de payer, une conversation arriva malencontreusement aux oreilles du jeune pirate. Deux personnes parlaient du « blocage de la mine », et de « l’arrêt de toute exploitation pour le moment ». La mine ? Arrêt d’exploitation ? Parlaient-elles des carrières de Graphites Marins, qui se trouvaient à quelques pas d’ici ? Sa curiosité piquée à vif, le seigneur ne pu s’empêcher d’aborder les deux douairières.

« Excusez-moi, je vous ais entendus discuter malgré-moi. A quelle mine faites-vous allusion ? »

Les deux citoyennes jaugèrent le nouveau venu, se chuchotèrent quelques mots, avant que l’une d’elle ne daigne d’expliquer au pirate ce qu’il se passait. Depuis quelques jours, quelque chose bloquait la mine. Les ouvriers, terrifiés, refusaient d’y descendre, et les quelques Marines présents sur l’île étaient aussi terrifiées que des fillettes en fleurs. Les réserves s’épuisaient, puisqu’il s’agissait là d’une marchandise très demandée par le Gouvernement. Le trafique de Graphite Marin allait donc bientôt être épuisé, et personne n’osait descendre pour combattre cette chose. Sur ces mots, les deux douairières tournèrent les talons, et laissèrent le Capitaine Pirate sans beaucoup plus d’explication. Etait-il toujours que pour lui, qui était venu chercher de ce matériau si précieux, cela posait problème. Un monstre ? C’était même plus que problématique. Sur ces songes, le jeune homme avait fait chemin jusqu’à l’enseigne principale de l’île : L’exploitation de Granit. Poussant la portière, il elle se dirigea alors vers le guichet. L’homme lui expliqua que toutes les réserves étaient parties le matin même, et qu’il ne restait plus rien, ni personne pour leur venir en aide.

« Si, vous me payez, je vous débarrasse de ce monstre ! »

A présent de retour dans la luxuriante végétation de Craw Land, accompagnée d’une bonne partie des citoyens de la ville, Shin se retrouvait seule face à l’entrée du gouffre. Il s’agissait en réalité de l’entrée de la lugubre mine, qu’on disait à présent hantée. Et, tandis que le jeune homme tentait tant bien que mal de prendre son courage à deux mains, un rugissement monstrueux provenant des plus profondes entrailles de la terre eût pour effet de la faire frissonner un peu plus. Sur le coup, il lui avait semblé bon de proposer son aide. Ainsi, en plus d'être payé par les villageois, il pourrait aisément ramasser la quantité de Graphite Marin dont il avait besoin, et ce, sans débourser ne serait-ce qu’un seul berry. Pourtant, maintenant, il se rendait compte à quel point affronter des marins et affronter un monstre sanguinaire était différent. Se demandant dans quoi il s’était engagé, il monta dans la corbeille, tandis qu’un mineur commença à la faire descendre dans le puits. Le trou par lequel arrivait la lumière se rétrécissait de plus en plus, et les parois humides et moites devenaient de moins en moins visibles. Enfin, à plus de dix mètres sous terre, il était arrivé à destination. Il reçut les dernières recommandations des aborigènes, alluma sa lampe à huile, et se lança à la poursuite du monstre.

C’est sûr que dit comme ça, on aurait presque eût l’impression que le Capitaine Pirate, empli d’un courage sans borne, se lançait vaillamment à la poursuite du diable. Mais en fait, et il fallait le dire, Le Seigneur Noir était plutôt terrifié. Les spectres, les monstres, et tout ce qui touchait à ces domaines, ça n’avait jamais vraiment été une grande passion. Autant dire que c’était bien l’une des seules choses qui pouvait lui faire peur. Prenant une grande inspiration, le jeune homme s’enfonça dans la mine, à la seule et fébrile lumière que lui prodiguait sa lampe. Tout en progressant à travers ce lieu sordide au sol irrégulier, le beau pirate n’omettait pas de ramasser de temps à autre un morceau de roche cobalt, en ayant bien prit soin auparavant de ganter ses mains. Au fur et à mesure qu’il parcourait la grotte, avec comme seul, bande-son le bruit agaçant d’une goutte d’eau qui tombait sur le sol, le Capt'aine Pirate en vint à se demander si il y avait réellement quelque chose. Voilà que cela faisait bientôt une heure qu’il était descendu. Le temps était donc venu de remonter. Poussant un profond soupir de lassitude, Shin se tourna. Et là, il vit. Il deux pupilles jaunes la fixer à travers la pénombre. Deux pupilles perverses et mal intentionnées. Une seconde passa. Une autre. Et encore une autre.

Lorsque Shin réalisa la situation, il poussa un hurlement strident, qui arriva jusqu’aux oreilles des mineurs et des citoyens restés à l’extérieur. Terrifié, il prit ses jambes à son cou et se mit à déguerpir à une vitesse inégalable, tandis que sa voix s’était transformée en sirène de pompier. Courant sans regarder où il allait, ce qui devait arriver arriva. Non, il n’obéit pas à l’éternel cliché du jeune homme en détresse à cause de son arrogance, qui se foule la cheville et tombe. Certes, il tomba, mais d’une façon un peu plus originale : Son corps était devenu une luge vivante, puisqu’il se retrouvait à présent sur le dos, en pleine partie de toboggan sur une pente un peu trop raide, jusqu’à ce qu’il percute quelque chose. Le quelque chose en question était un petit bonhomme barbu, équipé de tout un attirail de mineur. Toujours en pleine crise de panique, le Pirate de mit à secouer l’homme, en hurlant qu’il arrivait, et qu’il fallait fuir de toute urgence, tandis que derrière lui, la chose était là, et fixait le duo.

« Gorgot ! Tu étais là ! »

Tout en ignorant les paroles du petit vieux, Shin continuait de le secouer comme s’il s’agissait d’un sac de pomme de terre, terrifié par ce qui arrivait derrière lui. Oui, il l’entendait ! Le bruit de ses pas sur le sol de terre battue, ses grognements affamés, son rire méphistophélique ! Voilà qu'il était passé sur stade de sirène de pompier à un fou apeurer. Et pendant ce temps, libéré de son étreinte, le petit vieux était parti caresser la bête, pour lui donner son sirop pour la toux. Alors, le pirate percuta. Gorgot. Le mineur. Il se tourna, et se rendit compte que le monstre qui avait terrorisé toute la population depuis une semaine était un chat. Un vulgaire matou.

E nfin de retour à la surface. De l’air frais, du soleil, des habitants heureux, un vieux mineur sénile, un chat stupide, et un Pirate désemparé par tout ce qui venait de lui arriver. Oui, c’était à peu près le récapitulatif de la situation. Honteux d’avoir été effrayé par un simple chaton et gêné d’avoir déclenché un tel raffut, Shin tenait le matou par la peau du coup, et présentait le « monstre de la mine » aux aborigènes de Craw Island. Et oui, le monstre qui les avait terrifiés pendant plus d’une semaine et qui avait faillit faire fermer le commerce de l’île n’était qu’un petit animal, pris d’une quinte de toux qui, grâce à la résonnance des cavités, avaient donné lieux à des sortes de rugissements monstrueux. Les citoyens dévisageaient l’animal ; certains avec une expression d’incrédulité, d’autres émerveillés, quelques uns, encore, amusés, et enfin, une infime partie avec colère. Et la pauvre petite bête regardait tout ce monde avec des grands yeux, visiblement peu habituée à voir autant de monde d’un coup. Le petit vieux continuait de lui donner son remède pour la gorge, tandis que les habitants parlaient entre eux de ce qu’ils venaient de voir.

Poussant un long et profond soupire, le Seigneur Noir commençait à ramasser ses affaires. Tout du long de son périple, il avait ramassés suffisamment de morceaux de Graphites pour lui remplir sa petite besace, et c’était tout ce qu’il était venue chercher. Et tandis qu’il était sur le point de partir, un homme lui demanda d’attendre quelques instants. Et voilà que quelques minutes plus tard, reconnaissants, les mineurs décidèrent de lui apporter une corbeille pleine de la roche cobalt. En voyant cela, les yeux du jeune homme s’illuminèrent. Si il n’avait pas besoin de tout ce matériau, il en connaissait qui paieraient le prix fort pour n’avoir que quelques grammes de métal. Il pourrait spéculer jusqu’à faire un maximum de bénéfice, et ça, ça ce n’était pas négligeable. Ils lui offraient de l’argent brut ; il suffisait qu’il le transforme. Il remercia milles fois les citoyens, mit sa récompense dans une brouette, et s’en retourna en direction du bas de l’île, là où attendait le Black Pearl.

Tout en repassant par la forêt, il arriva sur le bord d’une falaise, qui offrait une vue splendide du crépuscule. Les flots, calmes, épuisés par la journée qu’ils avaient passés se reposaient, et ne renvoyait qu’un fébrile reflet Incarnadin de la lumière rubiconde qu’ils recevaient. Les nuances cuivre et rubis éclairaient fébrilement la place, tandis qu’une fraiche brise passa. Hypnotisé par ce spectacle féérique, le jeune homme en lâcha sa brouette. Durant ce court instant, la marine venait d’appareiller cherchant le mystérieux homme qui avait fait le boulot à leurs places. Ainsi, il avait vraiment passé toute une après-midi à chasser un monstre imaginaire... En tout cas, il avait pris 10,000 Berry's pour ça, sans compter la brouette. La brouette où est-elle? La brouette qu'il est censé tenir? Un homme lui tapota le dos. C'était un chef de la marine avec 40 soldats derrière. Pris de conscience, il s'enfuyait, pourquoi? Parce qu'il était pirate bien sûr ! Shin se mit à dévaler la pente, espérant pouvoir atteindre le bateau. Il tirait quelques balles sur trois soldats, mais ils étaient nombreux. Pas le choix, il doit s'en débarrasser.

« Black Hole ! »

Shin déchirait les alentours, emporter les soldats ainsi que la moitié du territoire. Le pouvoir devenait trop incontrôlable et bientôt son bateau aussi allez y passer. Il devait relâcher tout ce qu'il avait absorber sur les 6 navires de la marine. « Liberty » ce mot produisait un son aérien et une tornade de ténèbres. Entendant les cries des habitants ainsi que des soldats, il s'en allait laissant trôner sur place son drapeau. Quelques jours plus tard, voici ce qui était affiché.

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